Historique de la salle

L’Espace St-Michael

Le dimanche, 7 septembre 1946, le gouverneur général du Canada le maréchal de guerre le vicomte Alexander of Tunis, posa la pierre angulaire de la « War Memorial Hall » de l’Église St-Michael lors de l’office de 11 h. La salle était dédiée à la mémoire des cinq paroissiens tombés au combat lors de la Deuxième Guerre mondiale. À cette occasion, plus de 300 personnes se sont entassées dans la petite église, qui pouvait contenir convenablement seulement 150, et plusieurs centaines d’autres sont restés dehors afin de participer à la cérémonie. Pour la congrégation, la meilleure façon de rendre hommage aux paroissiens morts au service de la communauté était de construire un édifice qui constituerait une salle communautaire. La salle, une des plus grandes du genre au Canada à l’époque, est consacrée par l’Archevêque anglican de Québec en janvier 1948 et dédiée aux cinq soldats de la paroisse morts à la guerre. Cette grande cérémonie a lieu devant le maire et les conseillers municipaux, les autorités militaires à Québec, le clergé anglican de la ville, et plusieurs centaines de membres de la congrégation. D’ailleurs, le gouverneur général, qui était revenu en 1947 vérifier l’avancement des travaux, est revenu encore le 3 octobre 1948 déposer dans la salle une plaque en bois contenant les noms de cinq soldats.

L’architecte de la salle était Edward Black Staveley. Il est probablement le dernier de sa profession d’une famille d’architectes dont l’arrivée à Québec remonte à la première moitié du 19e siècle, quand Edward Staveley (1795-1872) s’installe dans la ville. Son fils, Harry (1848-1925), sera honoré en 2009 d’une épigraphe de la Ville de Québec pour son travail architectural. Harry est lui-même le père d’Edward Black (1877-1969), architecte diocésain pendant de nombreuses années. Edward Black dessine pour l’Église St-Michael une salle communautaire esthétiquement complémentaire à l’église dont elle complète effectivement la mission. D’un côté, l’église dessert la congrégation; de l’autre, la salle desservira la communauté dont est issue la congrégation. En 1948, cette communauté est anglophone, et elle la restera jusqu’aux années 2000.

La congrégation et les organismes diocésains sont les premiers utilisateurs de la salle. On y tient l’école paroissiale de dimanche. Des  organismes paroissiaux d’enfants et de jeunes, comme les scouts (en 1966, il y en avait 52) et les louveteaux, les guides et les jeannettes ainsi que la Young People’s Society et le Badminton Club, y tiennent leurs activités tout comme les groupements de femmes comme le Guild et la Women’s Auxiliary, qui y tiennent leurs diverses ventes, dont, à partir des années 1970, le Thrift Shop (appelé aussi « Les Trouvailles » à partir de 2000). Le Friendship Club y tient ses concours de talent pour enfants et des cours de danse (en 1955, 62 enfants y assistent régulièrement). Le 28 septembre 1979, la salle fut l’hôte quelque 200 invités à un banquet en célébration du 125e anniversaire de la fondation de la paroisse. Pendant les années 1980, à plusieurs reprises, la congrégation a tenu des dîners internationaux mettant en vedette des mets cuisinés par des gens à Québec en provenance de diverses nationalités, un reflet d’une congrégation d’une composition ethnique de plus en plus diversifiée.

Des organismes diocésains se servent régulièrement de la salle afin d’y tenir des conférences du clergé ou de jeunes, des diners, des cours de formation de conseillers de colonies de vacances, des festivals de jeunes filles (en 1966, il y avait 200 participantes) comprenant des jeux et des concours d’art dramatique, de chant choral, de danse, ainsi que de travaux d’aiguille et fabrication de jouets, de tapis, etc.

En dehors de l’Église, le club Kiwanis de Sillery et l’Order of the Eastern Star y tiennent des rencontres et, le Quebec Art Company, y présente ses productions dès les premières années jusqu’au début des années 2000. Le Royal Conservatory of Music de Toronto y tient ses examens de piano en 1971. En 1980, les utilisateurs de la salle comprennent un chapitre des Alcooliques anonymes et le Fifty Plus Club. En 1987, la Ville de Sillery se sert de la salle pour sa « Remise des prix de « la chasse aux 350 trésors » pour les jeunes de l’élémentaire, une activité des fêtes du 350e anniversaire de la fondation de Sillery.

Dès les années 1950 cependant, la salle fonctionne à déficit, que la paroisse absorbe, subventionnant ainsi les organismes communautaires. Le problème devient de plus en plus aigu, surtout à partir des années 1980 quand des réparations majeures aux bâtiments deviennent nécessaires. En 1987, le Jericho Committee est formé afin de trouver les moyens d’empêcher les murs de tomber. Devant la croissance des coûts de travaux à faire, la paroisse cherche à se faire déclarer un site historique ou à se faire inclure dans l’arrondissement historique de Sillery, mais sans succès. Finalement, en 1994, le site entier, comprenant l’église, la salle, le presbytère et les terrains, est décrété par la Ville de Sillery, « Zone à protéger » au même titre que la Villa de Spencer Grange. De 1988 à 1992, plus de 40 000$ sont investis dans les seules réparations à la salle. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, grâce en bonne partie au financement obtenu de la communauté anglophone, plus de 100 000$ sont investis dans la réparation des murs extérieurs de la salle, dans une refonte entière de la cuisine et dans une rénovation complète de la salle d’en bas.

Entre 2005 et 2014, la salle était gérée par un organisme sans but lucratif, qui avait pour objectif de rentabiliser les opérations et pour mission d’être :

<< un lieu urbain d’accueil, d’animation, d’apprentissage et de rassemblement créé en collaboration avec des individus et des groupes sociaux … à travers l’utilisation de l’art, sous différentes formes d’expressions y compris celui du mouvement corporel. >>

 

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